Certification Qualiopi : êtes-vous prêts ?

 

Après le DataDock et ses critères de référencement, c'est au tour de la certification Qualiopi de venir attester de la qualité des prestataires d’actions de formation… avec quelles conséquences pour les organismes ?

Une nouvelle certification « unique »

À la suite des nouveaux décrets et arrêtés publiés le 6 juin 2019, les organismes de formation souhaitant mobiliser des fonds publics devront respecter, en plus des six critères et 21 indicateurs déjà imposés par le DataDock, un critère supplémentaire, accompagné de onze nouveaux indicateurs. Ces derniers devront témoigner de la capacité d’un organisme de formation à « s’inscrire dans son environnement économique », c’est-à-dire qu’il devra  prouver qu’il connaît et participe à l’environnement socio-économique des formations dispensées, en mettant par exemple en place un système de veille réglementaire et de suivi des évolutions des métiers et des compétences. Autre nouveauté, un audit initial devra être réalisé, suivi par un deuxième dans les 14 à 22 mois suivants. Les organismes pourront choisir eux-mêmes leur « certificateur », à condition que ce dernier soit accrédité par le Comité français d’accréditation, ou COFRAC. Ces audits réguliers constituent LE grand changement apporté par ce nouveau référentiel Qualiopi.

La réforme ouvre la porte à de nouveaux organismes : seront aussi éligibles à la certification les structures qui proposent des bilans de compétences, des validations des acquis de l’expérience et des actions de formation par apprentissage. Tous ces acteurs sont regroupés sous un nouvel acronyme, OPAC, qui désigne les Organismes Prestataires d’Actions (concourant au développement) de Compétences. Les CFA (Centres de Formation des Apprentis) sont donc désormais aussi concernés, mais ceux existants au 6 septembre 2018 ne seront soumis à l’obligation de certification qu’à compter du 1er janvier 2022 et disposent donc d’une année de plus que les autres pour se préparer. Autre changement mis en place par la loi « Avenir professionnel », la création de France Compétences, nouvelle gouvernance qui a pour mission d’assurer le financement, la régulation, le contrôle et l’évaluation du système de la formation professionnelle et de l’apprentissage. C’est cet organisme qui sera chargé de répartir l’ensemble des fonds mutualisés de la formation et de l’alternance entre les différents financeurs. 

Un investissement lourd

La Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle a publié pour l’occasion un Guide de lecture disponible notamment sur le site du Ministère du Travail ; cela n’empêche pas certains organismes de s’inquiéter de la complexité des démarches à mettre en oeuvre et du coût qu’elles vont engendrer. En effet, on évalue le prix d’une obtention à environ 3 000 euros, sachant que le renouvellement est aussi payant et devra se faire tous les trois ans. De plus, le respect de ce fameux septième critère qualité et les audits à réaliser constituent une véritable contrainte pour les formateurs indépendants en déplacement constant. En outre, la constitution d’un dossier peut s’avérer une activité chronophage pour ces petites structures qui n’ont pas toujours les ressources nécessaires. 

Ce coût doit bien évidemment être considéré comme un investissement, qui permettra aux acteurs certifiés de disposer d’un gage de qualité délivré par l’État et d’attirer ainsi plus d’acheteurs. Les organismes pouvant délivrer des financements ne manquent pas : OPCO, État, régions, Pôle Emploi, Agefiph… En effet, il est important de garder en mémoire que chaque année, selon la Dares (Direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques, qui dépend du ministère du Travail), c’est 32 milliards d’euros qui sont consacrés à la formation professionnelle et à l’apprentissage. Pour certains, il s’agit d’une manne, mais qui risque surtout de profiter aux plus gros organismes, surtout quand on sait qu’1 % d’entre eux, qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur à trois millions d’euros, captent déjà 44 % des parts de marché. Ces derniers n’auront en effet aucun mal à mobiliser les ressources nécessaires pour répondre aux exigences des certificateurs. 

L’autre sujet épineux concerne les avis des stagiaires, que doivent désormais automatiquement produire les organismes de formation financés par des fonds publics. Récolter ces évaluations ne relève pas de l’impossible, mais encore une fois, la démarche peut s’avérer plus compliquée pour les petites structures ; si elles ne disposent pas de la plateforme adéquate en ligne et préfèrent récupérer les commentaires par écrit, il leur sera plus difficile de digitaliser le tout que pour un « mastodonte » de la formation qui dispose des outils et de la main d’oeuvre nécessaires. 

Certification Qualiopi: obstacle ou opportunité ? 

La question divise. Pour certains, cette nouvelle certification est loin de décourager la création d’OPAC en France, puisque, comme l’indique la Liste publique des organismes de formation, ces derniers sont environ 95 000 à ce jour, soit une augmentation de presque 40 % par rapport à 2013. Comme l’explique Loïc Lebigre, consultant et responsable emploi-formation, « la démarche qualité représente une véritable opportunité d’interroger son positionnement, ses axes de développement et l’efficacité de son organisation » ; il s’agit en effet d’une chance pour les organismes proposant VAE, bilans de compétences et apprentissages, qui n’étaient pas forcément tous concernés jusque-là, comme nous l’avons vu plus haut. D’autres types d’actions de formation sont désormais aussi reconnues, comme l’AFEST (qui vise l’acquisition de compétences très ciblées et parfois techniques en situation de travail) ou l’e-learning. 

D’un côté, cela tend la main aux organismes relativement récents sur le marché qui misent sur cette nouvelle forme de pédagogie à distance ; de l’autre, rendre son offre de formation disponible en ligne n’est pas un jeu d’enfants. En effet, il ne suffit pas de transposer l’intégralité de sa formation présentielle en e-learning : il s’agit d’une démarche complexe et réfléchie qui nécessite plusieurs étapes, comme l’adaptation de ses supports et l’acquisition des bons outils techniques.

Encore une fois, tous les organismes ne sont pas égaux face à cette tâche, et il reste bien sûr une solution simple, celle de se passer de la certification ; mais les organismes pourront-ils vraiment se le permettre ? Martine Guerin, présidente du Syndicat des Consultants-Formateurs Indépendants, s’interroge : « si demain votre client décidait de mobiliser son CPF, de se faire financer par France Compétences ou simplement de se montrer plus exigeant et de réclamer que son prestataire soit certifié ? Il est impératif de se former au e-learning et de commencer dès maintenant une démarche de certification. Il en va de la pérennité de votre activité ».

Miser sur la visibilité en ligne

Heureusement, les petits organismes et formateurs indépendants ne sont pas seuls, et ils disposent de plusieurs outils pour survivre, avec ou sans certification. Avec le remplacement des OPCA par les Opérateurs de Compétences, ou OPCO, le Ministère du Travail se veut rassurant en donnant à ces nouveaux acteurs un rôle d’accompagnement des organismes dans leur mission de certification ; mais au nombre très réduit de 11, seront-ils vraiment en mesure d’aider les quelques 60 000 organismes de formation qui vont prétendre à la certification ? Les consultants externes restent aussi une solution, mais moyennant des frais souvent élevés qui ne sont pas forcément prévus dans le budget des petites structures.

Le salut passe forcément par le digital, ressource désormais incontournable en cette ère où 85 % des internautes français ont effectué un achat en ligne en 2017. Pour survivre, il faut une présence forte en ligne et cela passe par un bon référencement. Difficile cependant de se démarquer parmi la multitude de concurrents qui proposent les mêmes modalités ou thématiques de formation. Il existe une solution simple, celle de passer par un moteur de recherche spécialisé, qui recense, compare et met sur un pied d’égalité tous les organismes présents sur son site. Une plateforme de ce type permet aux petits « David » de figurer auprès des Goliath et de les défier sur le même terrain.

Autre avantage : la possibilité de mettre en avant ses points forts. Votre organisme dispose de formations éligibles au CPF ? Un logo et/ou un critère de recherche permettra de les identifier et de les faire ressortir. Vous êtes spécialisé en e-learning ? Une catégorie dédiée permet aux utilisateurs de comparer uniquement ce type de formation. Vous avez du contenu intéressant à publier, des articles, un livre blanc ou un catalogue ? Ces derniers seront ajoutés à votre profil et vous permettront de récupérer l’adresse e-mail des personnes qui  téléchargeront ces éléments, afin d’accroître votre base de prospects. Passer par un moteur de recherche spécialisé peut aussi vous aider à travailler à la présentation de vos formations et à uniformiser leur contenu afin de les rendre plus claires et faciles à parcourir ; ces plateformes en ligne peuvent aussi vous aider à digitaliser les avis de vos stagiaires et à profiter d’une exposition unique en figurant dans leurs newsletters ou autres actions de communication visant à mettre en avant les organismes souhaitant sortir de la masse.

Vous êtes un organisme de formation et vous avez besoin de plus de visibilité en ligne mais ne savez pas par où commencer ou vous n’avez pas les moyens de vous en sortir seuls ? Les solutions existent, à condition de frapper à la bonne porte !