CPF : Les conséquences du reste à charge de 100 € sur 2024

 

Cinq mois après sa mise en œuvre, les premières données émergent, dressant un aperçu initial des conséquences de cette réforme sur les comportements des détenteurs de CPF et sur le marché de la formation professionnelle. Cet article propose une analyse des tendances observées, des défis rencontrés et des stratégies d'adaptation à mettre en place auprès de votre clientèle. 

Les premières conséquences de cette mesure sur 2024 

Depuis l’introduction du reste à charge en mai 2024, les détenteurs d’un CPF semblent prendre plus de temps à se décider qu’avant. En effet, l’un des principaux risques soulevés par cette réforme est la réduction de la demande chez les salariés à revenus modestes.  

En premier lieu, les personnes ayant un CPF ont voulu anticiper la situation en faisant leur demande avant le mois de mai. Selon les Echos, la période allant du mois d'avril au mois de mai a connu une chute de 52,5%.  

Puis, l’actualité a pu contribuer à générer un climat d’incertitude et d’anxiété, qui a pu retarder la prise de décision. Par exemple, les élections législatives ont été source de stress pour une partie de la population française, comme le rappelle le Courrier international de juin dernier. La frilosité des Français face au contexte politique peut devenir un facteur explicatif. De plus, le nombre de formations validées sur les mois de mai, juin et juillet 2024 diminue par rapport à l’année 2023, avec respectivement une baisse de 10%, 30% et 16% selon les données de Digiformag.

Selon le baromètre 2024 de VISIPLUS academy, publié le 5 septembre, le reste à charge de 100 euros a eu un impact significatif sur les projets de formation des actifs français. L'étude révèle que la moitié des actifs ayant entrepris des démarches envisagent désormais de reporter ou remettent en question leur projet de formation. Cette donnée met en lumière l’aversion au risque grandissant liée à la réforme du CPF, ce qui pèse sur l'accès à la formation professionnelle. 

Toutefois, cette mesure semble répondre à un autre objectif : encourager les utilisateurs à mieux réfléchir à leurs choix, puisqu’un nombre encore trop élevé de personnes s’inscrivent et, in fine, ne suivent pas leur formation. Dans cette optique, l’Etat tranche pour un juste équilibre entre la responsabilisation des utilisateurs et le maintien d'une accessibilité à la formation professionnelle pour les personnes à faibles revenus. 

Malgré le reste à charge, quelles sont les stratégies d’adaptation à mettre en place pour aider vos apprenants ? 

Pour aider les détenteurs d'un compte personnel de formation (CPF) à mieux gérer leur reste à charge, voici plusieurs stratégies à mettre en œuvre : 

  • Communiquer sur le reste à charge ; 
  • Préciser les différentes options de financement possibles ;  
  • Mettre en avant les formations certifiantes et diplômantes ; 
  • Aider vos participants à définir leurs objectifs professionnels.

Avant toute chose, en tant qu'organisme de formation, vous avez un rôle primordial d’éducateur sur le reste à charge de 100 € auprès de vos apprenants. À propos, voici cet article à destination des professionnels en recherche de formation qui reprend les éléments principaux liés à cette mesure étatique.  

Ensuite, une meilleure communication sur les options de financement possibles peut réduire l’aversion au risque des personnes qui cherchent à se former. Nous vous recommandons donc de les informer le plus tôt possible.

D’une part, vous pouvez mettre en avant la possibilité du cofinancement. En effet, certaines entreprises peuvent offrir à leurs employés de prendre en charge une partie des frais. D’autre part, les OPCO (Opérateurs de Compétences) peuvent contribuer à réduire le coût des formations.  

Par ailleurs, valoriser vos formations certifiantes et/ou diplômantes permet d'emblée de mettre en exergue le retour sur investissement possible.  

Enfin, une planification à long terme est cruciale ; cela permet d’établir des objectifs professionnels clairs et d’investir dans des parcours de formation cohérents. C’est pourquoi, les organismes de formation proposant des bilans de compétences peuvent se montrer complémentaires des autres organismes de formation.  

En somme, ces stratégies combinées permettent d’encourager la formation continue en surmontant les obstacles financiers de vos apprenants. 

Analyser avec discernement 

L'analyse des premiers mois sur le reste à charge de 100 euros offre un premier aperçu des conséquences de cette réforme. En effet, les données témoignent d’une baisse significative des demandes de formation, ce qui sous-entend une tendance accrue à la réflexion avant de s’engager dans un parcours de formation. Les chiffres de VISIPLUS academy sont un autre point de préoccupation, en particulier le pourcentage élevé de personnes qui ne connaissent pas les tenants et les aboutissants du CPF. 

Toutefois, cette rétrospective relativement courte impose la prudence et ne permet donc pas de tirer des conclusions définitives sur les effets à long terme de cette mesure. En effet, les changements observés pourraient être le résultat d'une réaction initiale qui pourrait s'atténuer avec le temps , à mesure que les détenteurs d’un CPF s'adaptent à cette nouvelle réalité. Affaire à suivre…  

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