Le 6 juin 2025, le décret n° 2025-500 relatif à la certification professionnelle a été publié au Journal Officiel de la République française (Légifrance). Il marque une nouvelle étape dans la régulation de la formation professionnelle en France.
Ce décret revoit les conditions d’enregistrement des certifications professionnelles et élargit les pouvoirs accordés à France Compétences. Si la majorité de ses dispositions sont entrées en vigueur dès le 9 juin 2025, certaines ne seront applicables qu’à compter du 1ᵉʳ octobre. Décryptons les objectifs de ce nouveau décret, ses apports et les changements attendus pour les différents acteurs du secteur.
Les objectifs annoncés sont de mettre de l’ordre auprès des organismes certificateurs, d’améliorer la fiabilité des informations transmises, et de renforcer la qualité des certifications accordées. L’objectif global est d’instaurer un cadre plus rigoureux, à la fois sur le plan administratif et qualitatif, afin de garantir la modernisation et la sécurisation du système de certification professionnelle.
Pour permettre cela, le décret prévoit :
Cette réforme concerne l’ensemble des acteurs susceptibles de demander une certification auprès de France Compétences, notamment :
En plus des critères déjà inscrits au Code du Travail concernant les conditions d’enregistrement au RNCP et au RS, de nouvelles conditions viendront s’y ajouter dès le 1ᵉʳ octobre.
À compter du 1ᵉʳ octobre, une demande d’habilitation devra :
Les modalités d’examen et de refus pour les demandes d’habilitation et de certification ont, elles aussi, été révisées. 3 cas de figures peuvent désormais mener à un refus :
C’est le Directeur Général de France Travail, et la commission professionnelle qui décident du refus des candidatures. Si un dossier est refusé, la demande n’est pas du tout examinée. Un organisme cumulant 3 refus en 5 ans peut se voir interdit de soumettre des projets de certification et d’habilitation.
Désormais, France Compétences peut procéder aux contrôles de conformité des organismes, et peut exiger tout document qui permette de s’assurer du respect des critères d’enregistrement. L'organisme passe à une « logique de contrôle régulière ». On s’attend donc à une intensification des audits des organismes.
En cas de manquement aux pièces qui ont été soumises dans le projet d’habilitation ou de certification, et donc de non-conformité, des sanctions évolutives sont prévues :
Les impacts pour les organismes de formation sont donc multiples :
De manière générale, ce décret introduit un encadrement plus strict des habilitations, des partenariats et des prestations de formation.
Le décret n° 2025-500 s’inscrit dans une tendance de rationalisation de la formation professionnelle. Il marque l’affirmation d’un contrôle accru par l’État et par France Compétences, en réponse aux enjeux de qualité, de transparence et de bonne gestion des fonds de la formation. Les organismes sont dorénavant invités à adopter une approche plus rigoureuse, structurée et conforme pour continuer à bénéficier d’une reconnaissance officielle de leurs certifications.