Pour les organismes de formation, l’année 2024 a été marquée de nombreux changements, notamment par l’introduction du reste à charge pour les bénéficiaires du Compte Personnel de Formation (CPF). Cette mesure a eu un impact significatif : baisse de fréquentation, nécessité d’être certifié Qualiopi, ou encore incitation au co-financement, … autant de défis auxquels les organismes de formation ont dû s’adapter rapidement.
En 2025, deux mesures phares redéfinissent le paysage de la formation professionnelle : l’indexation du reste à charge et la réforme des modalités d’alimentation du CPF. Ces ajustements témoignent de la volonté des pouvoirs publics de renforcer les contrôles, d’optimiser les financements et d’aligner les formations aux besoins du marché de l’emploi français.
Le budget alloué au CPF, qui s’élevait à plus de 2 milliards d’euros en 2024, a été fortement revu à la baisse pour 2025 et réduit de 500 millions d’euros. Cette décision s’inscrit dans une volonté de mieux maîtriser les finances publiques, et vise à encourager le cofinancement des formations, tout en concentrant les ressources économiques sur des formations « prioritaires », dans des secteurs en tension. Cependant, cette sélectivité plus accrue pourrait restreindre l’accès à des formations et mener à une réduction du nombre de dossiers acceptés.
Par ailleurs, les contrôles visant à lutter contre la fraude seront renforcés, afin de garantir la qualité des formations certifiées.
Le catalogue des formations éligibles au CPF a été révisé en 2025, notamment pour répondre aux besoins du marché du travail. Cette révision permet de financer des formations qui débouchent sur des secteurs en tension, notamment :
Cette nouvelle offre est donc plus en adéquation avec les besoins réels des entreprises. En revanche, depuis février 2025, l’accès aux formations non-certifiantes a été limité pour les créateurs et repreneurs d’entreprise.
Introduit en 2024, le reste à charge s’élevait à 100 €. Il avait pour but de réduire les abus, tout en responsabilisant les bénéficiaires. Le montant à la charge des bénéficiaires s’élève désormais à 102.23 €, sauf pour certaines catégories de bénéficiaires exonérées, comme :
En outre, un nouveau décret, entré en vigueur en avril 2025, modifie les modalités d’abondement d’alimentation des comptes CPF. Désormais, l’État, les régions, l’employeur et les partenaires sociaux peuvent abonder les comptes de leurs bénéficiaires, en complément de la somme perçue annuellement. Cependant, ces abondements concernent uniquement des formations certifiantes.
Ce décret vise à simplifier ce processus, à offrir aux entreprises plus de contrôle sur ces abondements, et d’aligner leurs actions de formation sur leurs besoins. Les employeurs peuvent ainsi flécher leurs dotations, définir le type de formation éligible, ou le délai d’inscription pour le salarié. Ce dernier reste tout de même maître de l’utilisation de son CPF. Ce décret permet donc de proposer des formations certifiantes mieux adaptées aux besoins des entreprises, tout en garantissant un système plus transparent.
Aucune autre réforme majeure du CPF n’a encore été annoncée pour 2025, toutefois plusieurs pistes sont étudiées :
Les réformes de cette année s’inscrivent dans la continuité de celles engagées précédemment, avec une volonté affirmée de rationaliser l’usage du CPF. Les évolutions évoquées laissent entrevoir un CPF plus stratégique, orienté vers l’emploi et la montée en compétences des actifs. Reste à voir si ces ajustements parviendront à réconcilier rigueur budgétaire et formations accessibles.
Si ces mesures visent à rendre le dispositif mieux ciblé, elles mettent les organismes de formation et les bénéficiaires à l’épreuve, et impliquent une adaptation constante et une compréhension poussée des nouvelles modalités.