Malgré les 55.3 milliards d'euros investis dans la formation par les employeurs, tous les collaborateurs n'ont pu y avoir accès de manière équitable : seuls 41% se sont formés dans les 12 derniers mois. Plongeons-nous dans un état des lieux du secteur pour mieux comprendre les inégalités d'accès à la formation, et comprendre qui ces inégalités touchent en priorité.
Le budget alloué à la formation des collaborateurs et à l’apprentissage est en augmentation dans les entreprises : 55.3 milliards d’euros y ont été consacrés. Leurs dépenses directes ne représentent cependant que 15.3 milliards d’euros (27.7%). Pour les employeurs, l’enjeu de la formation est double : elle permet de répondre aux besoins de compétences, s’assurant ainsi d’une part la rétention de ses collaborateurs, et d’autre part lui permettant de s’adapter à l’évolution de leurs besoins. Ainsi, elles peuvent relever les défis posés par les transitions économiques, écologiques et numériques.
L’année a aussi été marquée par l’introduction de changements concernant le CPF. Dans la pratique, cela s’est traduit par l'implémentation du "reste à charge", soit une participation obligatoire de l’employé. La mise en place de ce processus permet de lutter contre la fraude à la formation, et se veut vecteur d'implication pour le stagiaire, afin qu'il puisse se sentir acteur de son apprentissage.
En moyenne, en 2023, les stagiaires ont suivi des formations à hauteur de 30 heures au total. Ce chiffre ne prend pas en compte les personnes en contrat d'apprentissage. Cependant, tous les travailleurs ne sont pas logés à la même enseigne : seuls 41% des salariés ont eu accès à une formation professionnelle lors de l’année écoulée.
Au total, presque un collaborateur sur deux a eu l’opportunité de suivre une formation, cependant cette proportion varie fortement en fonction de son secteur d’activité. Très modeste dans le secteur de l’agriculture : c’est moins de 20% des actifs qui ont été formés, elle est au contraire très importante dans le secteur tertiaire (plus de 60% des collaborateurs).
La taille de l’entreprise, le degré de qualification de l’emploi, ou encore le poids des formations obligatoires sont des facteurs décisifs qui peuvent expliquer ces écarts. Le niveau d’études, et le type de diplôme obtenu sont aussi des facteurs décisifs qui jouent en (dé)faveur de l’accès à la formation.
Au moins une société compte de salariés, et au moins les emplois qu’elle propose sont qualifiés, au moins les chances pour le collaborateur d’avoir participé à une formation au cours des 12 derniers mois sont élevées.
Travailler dans une petite structure, être employé en qualité d’ouvrier ou avoir un niveau équivalent ou inférieur au bac, ou ne pas avoir de CDI réduit de plus de 50% les chances d’avoir suivi une formation au cours des 12 derniers mois. En 2023, la population des stagiaires du dispositif FNE-Formation est à 35.6% composée d’ingénieurs, alors que les ouvriers non-qualifiés représentent seulement 4.6%.
Pour résumer, les inégalités d’accès à la formation sont, entre autres, influencées par les facteurs suivants :
Cumulés, ces facteurs désavantagent particulièrement un groupe de travailleurs : les acteurs de terrain. Dans ce groupe, on retrouve notamment les ouvriers (qui se déplacent selon les chantiers à effectuer), le personnel soignant itinérant, les travailleurs de rue, mais pas seulement. Les représentants commerciaux, les auditeurs, les chauffeurs-livreurs en font aussi partie.
Tous ont en commun le fait de ne passer que peu, voire pas, de temps dans un bureau. De plus, leurs conditions de travail ne leur permettent souvent pas de suivre des formations, qu’elles soient en ligne ou en présentiel, à défaut de connexion internet stable et suffisante, ou d’un lieu de travail peu propice pour ce faire.
En parallèle, leurs employeurs partent généralement du principe que ce type de formation ne leur est pas adapté (compte tenu des limitations techniques), sans forcément les remplacer par des formations en présentiel. Même si des formations pratiques sont préférées par ces collaborateurs, le fait d’internaliser cette logique, et de ne rien proposer en échange leur porte préjudice.
On peut tout de même se demander en quoi se former est si important. Qu’elles soient diplômantes ou certifiantes, longues ou courtes, données en présentiel ou à distance, les formations sont synonymes d’un apprentissage théorique, et/ou pratique.
Différents apports peuvent être distingués. Pour le collaborateur, se former permet :
Cependant, pour les acteurs de terrain, ces apports ne sont que rarement atteignables : sans chances de se former de manière régulière, leurs compétences sont parfois dévaluées sur le marché du travail, ce qui entraîne des plus grandes chances d’être dans une position précaire (sous-emploi, chômage, surqualification par rapport au poste ou précarité des contrats).
Donc, en France, la formation professionnelle, plutôt que de constituer une « deuxième chance » ou une occasion d’acquérir d’autres qualifications, sert surtout à améliorer et certifier les compétences de ceux qui en sont déjà bien dotés.
En tant qu'organisme, proposer des formations qui répondent aux besoins de ceux à qui elles sont destinées est essentiel. Mais quelles solutions proposer à des travailleurs qui ne sont pas, ou que peu dans un bureau, travaillent en itinérance, par missions ? Comment rendre la formation accessible à ceux à qui elle bénéficie le plus ?
Cela passe toute d'abord par la mise en place de formations adaptées, et par la création de partenariats avec les entreprises afin de connaître les besoins spécifiques des collaborateurs. Ils permettent de se positionner en tant qu'acteur de confiance. Une fois les besoins évalués et le contenu ciblé, il faut encore penser aux modalités.
Plusieurs dispositifs peuvent être mis en place, tels que :
Les mots d’ordre pour proposer ces formations sont donc flexibilité et efficacité.
Se positionner sur de telles formations peut sembler étrange, mais au second coup d’œil, devient très sensé. Tout d’abord, l’accessibilité des formats, des dispositifs de formation peuvent se révéler plus bénéfiques que prévu, et attirer un public plus large que celui ciblé au départ. En se positionnant comme un partenaire de confiance auprès d’entreprises, vous pouvez également vous garantir une source fiable de stagiaires, et une pérennisation des partenariats.
Le fait de développer des projets personnalisés, adaptés et flexibles vous conférera une position de spécialiste dans votre de domaine de compétence, ce qui peut ainsi se traduire par la mise en place de nouveaux projets et partenariats, tout en diversifiant votre catalogue de formation.